Le Conseil d’Etat a récemment clarifié, dans un arrêt mentionné au recueil Lebon, les notions de marché de substitution et de résiliation pour faute. Il rappelle tout d’abord les critère du marché de substitution (être précédé d’une mise en demeure; palier l’inertie, les manquements, ou la mauvaise foi du cocontractant; être mené sans nécessairement résilier le marché initial; être notifié au titulaire initial), et souligne que la règle selon laquelle, même dans le silence du contrat, l’acheteur public peut recourir à des marchés de substitution aux frais et risques de son cocontractant revêt le caractère d’une règle d’ordre public.
Il ajoute ensuite que, même si le marché ne contient aucune clause à cet effet et, s’il contient de telles clauses, quelles que soient les hypothèses dans lesquelles elle prévoient qu’une résiliation aux torts exclusifs du titulaire est possible, il est toujours possible, pour le pouvoir adjudicateur, de prononcer une telle résiliation lorsque le titulaire du marché a commis une faute d’une gravité suffisante. Ajoutons que cette possibilité figure désormais à l’article L.2195-3 du Code de la Commande Publique (CE, 18 décembre 2020, Société Treuls et Grues Labor, n°433386).